Compte rendu de l'entrevue entre les syndicats de Nancy et Serge Bauin

COMPTE-RENDU DE L'AUDIENCE

accordée par Monsieur Serge BAUIN, directeur de l'INIST et de la DIST

en présence de Monsieur Philippe PIERI, Délégué Régional du CNRS,

aux organisations syndicales SNCS(FSU)-SNPREES(FO) et SNTRS-(CGT) le 14 avril 2011

OS : Organisations syndicales ; SB : Monsieur Serge Bauin ; PP : Monsieur Philippe Piéri

1) L'INIST

OS : Votre projet est-il l'éclatement de l'INIST-CNRS en plusieurs unités ?

SB : Référez-vous au courrier conjoint des deux DG : ce point n'est pas arrêté. Plusieurs scenarii sont envisagés, y compris le maintien de l'INIST-CNRS en tant qu'UPS.

OS : Etes-vous favorable à l'éclatement de l'INIST-CNRS ?

SB : Je n'emploie jamais le mot « éclatement » !

OS : Quel est le projet que vous défendez pour l'INIST-CNRS en tant que Directeur ?

SB : Je tente de faire accoucher des missions, par les personnels dans le cadre de l'ECT, qui devront s'intégrer dans le nouveau paysage de l'IST.

OS : Pourquoi déjà vouloir mettre en oeuvre ce projet par l'ECT ?

SB : Il n'y a pas de mise en oeuvre. Une transformation est nécessaire et c'est le but du travail en cours : nous élaborons des scenarii qui seront ensuite soumis au Conseil d'Unité.

OS : Pourquoi avoir évincé les anciens responsables de l'INIST-CNRS ?

SB : Evincé n'est pas le terme juste. Un seul agent est concerné. Je me suis personnellement expliqué auprès de ces personnes.

Les discussions prennent trop de temps et certains se découragent. On travaille avec tous ceux qui le veulent. Le Comité de Direction a été réactivé depuis mon arrivée. Il vient de se réunir avec les Responsables de Département dont certains sont des membres de l'ECT. Il y a déjà eu deux réunions dont je n'ai pas encore fait les CR. Il est encore trop tôt pour dévoiler les divers scenarii. Je les exposerai au Conseil d'Unité et aux personnels. Il faut que tout soit finalisé en juin.

Il n'y a aucune opacité. Il y a eu la note de cadrage de l'ECT et une méthodologie de travail a été mise en place pour l'ECT. Toutes ces informations figurent dans l'Intranet de l'INIST.

OS : Sous quel délai le projet sera-t-il présenté au Comité de Direction ?

SB : Il y aura un premier round dont on ne connaît pas encore la date. Probablement en mai...

OS : Il semblerait que vous ayez dit aux personnels que l'éclatement de l'UPS INIST-CNRS en plusieurs unités permettrait d'éviter la RGPP ?

SB : Je démens. Je n'ai pas de position par rapport à la RGPP. Il y a une certitude que la RGPP s'intéressera aux fonctions soutien et à l'IST. J'ai des convictions mais je ne sais pas les étayer alors je n'en parle pas.

Commentaire OS : Il est quand même certain que la RGPP s'intéressera aux fonctions « soutien » à l'automne.

PP : C'est tout le CNRS qui est concerné.

OS : Que pensez-vous du rapport « Coûts, bénéfices et contraintes de la mutualisation des ressources électroniques : éléments de comparaison internationale et propositions-Octobre 2010 » de Monsieur Pierre Carbone, Inspecteur Général des bibliothèques et de la « mutualisation » (page 66) ?

SB : Je connais ce rapport mais ce n'est pas mon livre de chevet. Je n'ai pas de commentaire à faire par rapport à ce rapport. Personne ne m'a dit qu'il fallait restructurer l'INIST dans le cadre de la RGPP.

OS : On parle de mutualiser les ressources nationales en IST, cela concerne-t-il l'INIST-CNRS ?

SB : Je n'ai pas de mission par rapport à ceci. Nous devons transformer l'INIST-CNRS mais surtout l'esprit général dans lequel on travaille dans l'IST. On devrait être des alliés (par exemple avec les partenaires universitaires) mais il arrive souvent qu'on se fasse de la concurrence et c'est une perte de moyens au final. C'est l'exemple des portails de site à l'INIST et des portails de certaines universités qui son des offres concurrentes. Nous devons avoir une réflexion intelligente sur l'articulation entre les deux acteurs Enseignement Supérieur et Recherche qui doivent s'allier pour offrir le meilleur service possible au service de la recherche.

OS : On parle de redéfinir les missions, de mutualisation, de réduire les périmètres des opérateurs. Qu'en est-il ?

SB : Je suis opposé à un seul opérateur. A l'INIST-CNRS, on fait de l'édition scientifique. On en fait aussi au Cléo à Marseille. A l'INIST, il y a des compétences, un savoir-faire à ne pas gâcher. Ma ligne directrice est que l'on travaille ensemble. Idem pour les portails.

OS : Le projet BSN, auquel semblerait lié le sort de l'INIST-CNRS, sera-t-il définitivement clos en juin ?

SB : Le projet BSN ne couvre pas tout. Il y a 8 chantiers. Un chantier concerne les données sources de la recherche. La notion de publication scientifique évolue. C'est très complexe. L'INIST-CNRS a une réelle carte à jouer mais c'est variable pour certaines disciplines et le paysage est complexe.

Le projet BSN est en cours mais l'INIST-CNRS peut continuer d'exister. Le premier jet sur la BSN aura lieu en juin. Il y a plusieurs lignes directrices dans ce projet. La BSN doit forcer les acteurs à se parler. Nous devons faire des « alliances » entre les différents acteurs de l'IST pour aller vers une intégration. Il y a l'étude Six & Dix concernant l'ABES avec un guichet unique dans lequel l'INISTCNRS serait intégré. La BSN permet aux acteurs de discuter ensemble, de réaffirmer la position de l'INIST-CNRS, ce qui n'était pas le cas avant la BSN. L'INIST-CNRS est un acteur incontournable de la fourniture de Document.

OS : Quelle proportion des personnels de l'INIST-CNRS entrerait dans le cade de la BSN ?

SB : Je n'en ai aucune idée.

OS : Ne serait-ce pas plus logique de prendre le temps pour élaborer un projet ?

SB : Le projet avance bien. Ce projet est construit avec les personnels de l'INIST-CNRS. On ne peut pas me reprocher à la fois d'avancer trop vite et d'avoir un projet flou. Vous parlez de souffrance au travail, de malaise : ceci est dû au fait que cela ne va pas assez vite. On va tout mettre sur la table courant mai, l'ensemble des embryons de solutions pour en discuter avec le comité de direction. Le projet définitif sera en juin.

OS : Qu'en est-il de la sollicitation de la communauté scientifique et de ses instances (Comité National, Conseil Scientifique, Conseils Scientifiques d'Instituts...) ?

SB : On a beaucoup de mal à mobiliser la communauté scientifique en général. Nous avons 10 correspondants IST qui représentent les communautés scientifiques. A l'INIST-CNRS, j'invite toutes les personnes désireuses d'apporter leur grain de sel à le faire, même de façon rugueuse.

2) L'IST

OS : En tant que Directeur de l'IST au CNRS, quel est votre projet pour l'IST au CNRS ?

SB : L'INIST-CNRS a un poids considérable. Ce qui guide la transformation de l'INIST-CNRS, c'est une stratégie d'alliances. Pour les acquisitions, il faut que l'on se coordonne. On n'est pas sûr de faire des économies. On évitera les dépenses inutiles.

OS : Le projet de la BSN est-il une demande des universités LRU ? Par exemple de l'Université De Lorraine (cf. le texte sur la fusion des Services Communs de Bibliothèques de l'UDL)?

SB : Non, il n'y a pas demande des universités. Certaines universités peuvent gâcher le paysage par des initiatives individuelles.

OS : La question des effectifs (ETP) en IST au CNRS, vous parait-elle satisfaisante ?

SB : Je ne sais pas bien répondre à cette question. Très clairement dans certains endroits on manque de personnels. Je ne sais pas ce qu'il en est pour l'INIST-CNRS.

OS : Avez-vous des directives concernant la « mutualisation » des services en IST du CNRS ou/et des universités en tant que Directeur de l'IST au CNRS ?

SB : non.

OS : S'agit-il d'un plan d'ensemble : ministère, Conférence des Présidents d'Universités, etc... ?

SB : On a un page et demi de feuille de route du TGIR que constitue la BSN.

OS : Quel est votre projet concernant le service public en IST au CNRS ?

SB : l'accès aux ressources est crucial. Ceci coûte très cher. Certains éditeurs essaient de presser le citron au maximum. Les abonnements deviennent très chers. Le système va casser. On a peu de temps pour réagir. L'IST est donc un très grand chantier, au niveau national, européen voir mondial. Une question importante est l'Open Access, la lecture accessible devenant gratuite.

OS : Le rapport sur l'ABES (Environmental Scan, AS an input for the development of a strategic plan of L'ABES for the period 2012-2015 de Hans Geleijnse), propose à l'ABES d'être une structure « maître d'oeuvre », (dominante) alors que ce rapport ne fait aucune analyse de l'ensemble des structures IST en France. Ceci implique en particulier une réduction du périmètre de l'INIST-CNRS. Comment votre projet se situe-t-il par rapport à ce rapport ?

SB : Les termes que vous venez d'utiliser représentent exactement contre ce quoi je me bats. Le chantier BSN devrait nous permettre de mettre en place cette stratégie d'Alliance: voilà pour chacun nos moyens, nos ressources, ce que l'on sait faire. Mais la fenêtre de tir est étroite.

3) LES PERSONNELS DE L'INIST-CNRS

OS : Comment allez-vous procéder pour établir le ement des dossiers de carrière parmi les agents promouvables ?

SB : les principes retenus sont les suivants :

Les dossiers de carrière sont établis par les supérieurs hiérarchiques ; Je ne suis pas en position d'évaluer les personnels. Concernant les membres du Comité de Direction, je ne suis pas dans une très bonne position. Pour les membres de l'ECT, je me permettrai éventuellement de compléter l'évaluation, mais pas de la contredire, en prenant en compte le travail effectué.

OS : Comment se fera l'interement ?

SB : L'interement se fera dans le cadre du Comité de Direction.

OS : Dans certains laboratoires, il y a un comité de personnels élus.

SB prend note de la suggestion.

OS : Des CDD arrivent à terme tout prochainement. Vous engagez-vous à les renouveler ? Si oui, sous quelle forme ?

SB : J'aurai la réponse demain soir (soit le 20/04).

OS : Vous prononcez-vous pour l'intégration des personnels d'INIST-Diffusion qui le souhaitent sur statut CNRS fonction publique. En effet, vous n'êtes pas sans savoir que les CDI de droit public n'empêchent pas les licenciements.

SB : Ce point est toujours à l'étude.

COMMENTAIRES DES ORGANISATIONS SYNDICALES

1)Aucune garantie ne nous a été donnée quant au maintien de l'unité de l'INIST-CNRS et à son statut d'UPS. En revanche, une réorganisation « discrète » de l'INIST, sans dire son nom, est en cours via l'ECT, suscitant malaise et souffrance au travail. Voudrait-on mettre le personnel devant le fait accompli ?

2)Rien n'est clarifié au niveau du paysage complexe de l'IST en France (BSN toujours à la version β.0, ABES, Persée, Cléo, Couperin...) comme le reconnaît M. Bauin.

3)On nous a dit que seuls des « embryons » de scénarii seront présentés au Comité de Direction et au Conseil d'Unité à la mi-mai, mais que tout doit être bouclé pour l'INIST-CNRS au mois de juin !!!! Ceci n'est ni crédible, ni acceptable pour le personnel.

4)Le seul « projet » qui guide la réorganisation de l'IST, dont l'INIST-CNRS, n'est-il pas la réduction des postes et missions via la RGPP sans dire son nom, même si on nous dit le contraire ?

5) LES ORGANISATIONS SYNDICALES REAFFIRMENT QUE LES PERSONNELS NE SONT PAS RESPONSABLES DE CETTE SITUATION.

6)LES PERSONNELS N'ONT PAS A FAIRE LES FRAIS DE CETTE POLITIQUE VIA DES MUTATIONS ET DES SUPPRESSIONS DE POSTES.

7)Le renouvellement des CDD n'est pas connu à ce jour (26/04).

8)L'intégration des personnels CDI d'INIST-CNRS et d'INIST-Diffusion qui le souhaitent sur statut de titulaire de la fonction publique du CNRS (statut de 1983) n'est pas acquise, alors que les CDI de droit public n'offrent pas de garantie contre les licenciements.

LES ORGANISATIONS SYNDICALES SNCS(FSU)-SNTRS(CGT)-SNPREES(FO) de NANCY CONSTATENT QUE LA DIRECTION RESTE SOURDE AUX REVENDICATIONS QUI ONT UNI LE PERSONNEL SUR LA PETITION ET POUR LA MONTEE A PARIS ET LES REAFFIRMENT :

NON AU DEMANTELEMENT DE L'INIST-CNRS EN PLUSIEURS UNITES ! RETRAIT DU PROJET DE LA DIRECTION ! ARRET DE LA MISSION DE L'ECT, DISSOLUTION DE l'ECT DONT LA DIST EST SEULE RESPONSABLE DE SA MISE EN PLACE ! INTEGRATION DES PERSONNELS INIST-CNRS et INIST-DIFFUSION (CDD et CDI) QUI LE SOUHAITENT SUR DES POSTES STATUTAIRES DU CNRS !

9)LES ORGANISATIONS SYNDICALES REAFFIRMENT LA NECESSITE D'UN AUTHENTIQUE SERVICE PUBLIC DE L'IST.